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La région Provence-Alpes-Côte d’Azur constitue la toute première région d’Europe par la diversité des espèces: plus de 2500, papillons de nuit compris, dont 208 espèces diurnes sur les 260 que compte le territoire français métropolitain.

Cette richesse entomologique est le fruit d’une diversité paysagère et botanique extraordinaire.

En effet, sans plante, les papillons ne peuvent pas vivre.

Ils ont besoin de deux types de plantes bien particulières: les plantes-hôtes, sur lesquelles sont pondus les œufs et où grandissent les chenilles et les plantes nectarifères qui nourrissent les papillons adultes grâce à la production de nectar.

Le principal enjeu dans la conservation des espèces de lépidoptères passe par la protection et la gestion de leurs milieux.

Au-delà de son rôle d’alerte, Proserpine souhaite associer de multiples partenaires afin de gérer au mieux certains habitats garants d’une biodiversité menacée avant tout par le changement des modes d’agriculture.

Voici quelques exemples concrets des actions que mène l’association pour la préservation de certaines espèces.

Opération Proserpine

La Proserpine (Zerynthia rumina) est un papillon protégé à l’échelle nationale depuis 1993. Son aire mondiale de répartition se limite au Maghreb, l’Espagne et les départements français au climat méditerranéen. La Proserpine vole aux alentours de Digne-les-Bains en plusieurs populations qui sont menacées par la dégradation de leur habitat.

C’est pourquoi, depuis 1994, l’association Proserpine œuvre dans la réhabilitation des habitats de ce magnifique papillon.

Cette opération passe par un débroussaillement et un nettoyage des zones concernées ainsi qu’un suivi de population.

En effet, de nombreuses zones favorables à la Proserpine et à son unique plante nourricière, l’Aristoloche crénelée (Aristolochia pistolochia), se referment en raison de la déprise agricole et l’enrésinement inhérent.

Cette modification du milieu a pour conséquence un morcellement et un dépérissement des peuplements d’Aristoloches, espèce héliophile (qui aime le soleil). Les conditions d’ensoleillement et la nature du sol ne permettent plus à la plante-hôte de se maintenir et donc à la Proserpine de se reproduire.

L’Opération Proserpine a été menée sur les communes du Chaffaut-Saint-Jurson et de Digne-les-Bains, en partenariat avec le lycée agricole de Carmejane et ses classes de Terminale sensibilisées à la gestion des milieux. Les élèves ont participé aux opérations de débroussaillement mais également au suivi des populations de Proserpine après les interventions. Œufs, chenilles et papillons adultes ont été inventoriés afin de connaître l’évolution de la population sur les sites entretenus.

  • Lachau
  • Lachau

Suivi des populations d’Azurés de la Sanguisorbes dans les Alpes-de-Haute-Provence

L’Azuré de la sanguisorbe (Phengaris teleius) est un papillon typique des zones humides possédant un cycle biologique complexe.

En effet, il est lié à une plante-hôte, la Grande Sanguisorbe (Sanguisorba officinalis), sur laquelle sont déposés les œufs, et dont la chenille se nourrit des inflorescences, mais également à une fourmi du genre Myrmica permettant à la larve de passer l’hiver à l’abri dans la fourmilière.

Cette espèce protégée au niveau européen est menacée dans la plupart de ses sites de reproduction.  En effet, partout en Europe les zones humides sont victimes d’assèchement et de fermeture du milieu. La disparition des marais entraîne la disparition de l’Azuré de la sanguisorbe.

Dans le département des Alpes-de-Haute-Provence, il existe quelques stations où ce joli petit bleu subsiste encore. L’association Proserpine suit activement ses populations afin de connaître leur évolution.

Suivi des populations d’Isabelle de France (Actias isabellae galliaegloria)

Depuis plus de dix ans Proserpine réalise une étude de répartition de l’Isabelle de France (Actias isabellae) dans les Alpes-de-Haute-Provence et les Hautes-Alpes, seuls départements français à abriter la sous-espèce galliaegloria protégée depuis 1976. L’Isabelle est présente du sud du briançonnais jusqu’aux portes de Sisteron et de Digne-les-Bains.

Elle se reproduit uniquement dans certains massifs forestiers de Pin sylvestre et de Pin à crochets. L’évolution des pinèdes en relation avec le changement climatique et leur exploitation croissante oblige à une vigilance particulière sur cette espèce sub-endémique inscrite à la directive habitat.